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vendredi 2 mai 2014

Edouard Candlot

Usine de Dennemont
Dennemont est un hameau rattaché à Follainville qui connaît à partir de 1893 un bouleversement considérable de sa structure sociale avec la création par Edouard Candlot de la première cimenterie de la région parisienne, la Compagnie Parisienne des Ciments Portland Artificiels. L’usine produit 40 000 tonnes de ciment par an et emploi environ 200 ouvriers. Plus tard, une seconde usine est créée dans le Mantois produisant l’équivalent de celle de Dennemont avec le même nombre d’ouvriers.

Edouard Candlot est né à Ronchamp en Haute-Loire le 20 avril 1858 ; bachelier es lettres et es sciences,  il entre à la Société des Ciments Français de Boulogne-sur-Mer en 1881 comme ingénieur chimiste.


Ses recherches en laboratoires conduisent à des découvertes, notamment celle du sulfo-aluminate de chaux, qui lui ont valu d’être par deux fois lauréat de la Société des Encouragements pour l’Industrie nationale. Il commet de nombreuses publications, brochures, conférences afin de vulgariser l’emploi du ciment, sa fabrication et à perfectionner ce produit.

Il obtient la légion d’honneur en 1906 alors qu’il est Maire de Follainville-Dennemont et habite le hameau. Outre cette fonction d’officier d’état-civil, il est membre de Jury à Paris en 1900, Liège en 1905, Milan en 1906 ; conseiller du ministre du commerce extérieur de la France ; Président de la Chambre Syndicale des Fabricants de Chaux et Ciments.

Comme ingénieur conseil, il construit des usines en Russie ; en Algérie (Administrateur des Compagnies Algérienne des chaux et ciments et Oranaise des chaux et ciments) ; au Tonkin 1899 (Administrateur de la Société des ciments Portland artificiels de l’indo-Chine), l’usine d’Haiphong dont il supervise la construction, produit 40 000 tonnes de ciment par an avec 400 ouvriers.

Le 3 août 1922, alors qu’il se rend à Blois en voiture accompagné d’Antoinette le Fahler, conduisant de façon excessive, il perd le contrôle du véhicule au hameau de Lailly-en-Val dans le Loiret, saute un talus et heurte un arbre. Il tue sur le coup une femme en villégiature, Mme Rachet, 56 ans de Carpentras, et une fillette de 21 mois, Georgette Pinault, qu’elle porte dans ses bras, et en blesse grièvement deux autres, Gaston Sourdon 22 mois, neveu de Mme Rachet, et Elisabeth Martin 5 ans, tous deux se tenant près de la femme. Lui et sa passagère sont éjectés du véhicule et grièvement blessés.

Usine d'Haiphong
Le 17 octobre 1922 soit deux mois et demi après l’accident, des suites d’une courte maladie, il décède chez ses enfants au 7 rue Edouard Detaille à Paris. Il a trois enfants avec Thérèse Merlin : Charles (1884) ; Marie (1889) ; Henri (1894).

L’usine de Dennemont est acquise en 1912 par la société LAVOCAT, qui la vendra en 1920 à la Société Française des Aciéries Basset. Après le décès de Edouard Candlot, Charles Candlot, son fils, est administrateur délégué de la Société d’Exploitation des Procédés Industriels Candlot, dont les usines, les fonderies et ateliers de construction mécanique, sont implantés à la gare de Limay.

Durant la guerre de 1914-1918, la famille Candlot n’habite plus Dennemont bien qu’elle y ait gardé la propriété à proximité de la cimenterie, Edouard Candlot est remplacé à la direction de la cimenterie par Auguste Marette.

Le 7 juillet 1918 Edouard Candlot est élu vice-président de la section cantonale de Limay des pupilles de la nation.

En janvier 1919, lors de la première réunion du Conseil Municipal après l’armistice, Edouard Candlot prononce un discours relaté par le Journal de Mantes du 8 janvier 1919.

Résumé des service d'Edouard Candlot
« En ouvrant la séance, la première depuis l’armistice, le Maire est heureux d’exprimer l’admiration et la reconnaissance du Conseil à tous les artisans de la victoire, à Clémenceau, président du Conseil, au maréchal Foch, à tous les chefs de notre armée, et à nos admirables soldats qui, pendant quatre ans, n’ont cessé de soutenir une lutte dans laquelle ils ont affirmé leur vaillance et leur supériorité sur l’ennemi.
Il salue tout particulièrement les enfants de la commune tombés pour la défense de leur pays et dont on pourra honorer la mémoire dans une cérémonie qui sera organisée avec toute la solennité qui est due à ces braves.
Il rappelle enfin que durant ces dures années de guerre, la commune a participé dans une large mesure à toutes les œuvres destinées à venir en aide aux combattants ; c’est ainsi que les subventions et les souscriptions des particuliers pour l’ambulance de Limay ont atteint un chiffre important ; à toutes les journées pour lesquelles notre concours était sollicité, la bonne volonté de tous n’a cessé de se manifester.
Enfin, la commune a accueilli avec la sollicitude qu’ils méritaient, les réfugiés qui nous ont raconté les traitements odieux que les Boches faisaient subir aux populations sous leur joug et qui rendront leur crime à jamais exécrable ».

Les élections municipales se déroulent en France les 30 novembre et 7 décembre 1919. Le 30 novembre, sur 218 inscrits à Follainville, 154 votent ; M. Alphonse Bourgeois est élu avec 79 voix et 11 sont en ballotage. Le 7 décembre, avec les 134 votants, Denis Prévost obtient 94 voix, idem pour Arthur Moussard ; 90 voix vont à Jules Beguin ; Sylvain Benoit, 88 ; Abel Breton, 87 ; Célestin Mention, Désiré Lenoir et Stanislas Gérout, 85 ; Victor Dapré et Yves Legall, 84 ; Gustave Delahaye, 82. Abel Breton devient le Maire succédant à Edouard Candlot.

L’implantation de l’usine à Dennemont aura fait basculer le hameau d’une tradition agricole vers la modernité du XXe.


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